En des temps très reculés, la couleur noire renvoyait à des symboles favorables et positifs, bénéfiques et régénérant, comme en témoigne l'iconographie des déesses gallo-romaines au teint hâlé qui étaient vénérées dans des cryptes souterraines pour leurs pouvoirs spécifiques liés à la fécondité et à l'accouchement. Le noir était assimilé à l'univers chtonien, à l'utérus primordial. Il renvoyait à ce qui était invisible, à ce qui n'était pas encore concret et devait naître, à l'état virginal, à ce qui devait être fécondé, à la semence qui jaillit de la terre et attend de germer. Certains ont attribué la paternité des Vierges noires à un mouvement religieux chrétien, mais la vérité est tout autre. Le culte des Vierges noires est en effet bien plus ancien, puisqu'il descend du culte des déesses mères.
La Grande Mère était représentée en matière cultuelle et symbolique par une pierre noire, ce qui confirme les valeurs rituelles et symboliques de cette couleur. ... Dans les sanctuaires druidiques, cette figure féminine au visage noir était dispensatrice de dons et représentait les différents aspects de la nature et de ses destins : les tempêtes, les pénuries, la sécheresse, mais également la grande récolte et l'abondance de la terre. Son visage mi- blanc, mi- noir représentait sa dualité. Ses vêtements étaient soit blancs, soit noirs, pour souligner sa double nature - ombre et lumière, jour et nuit : des éléments synergiques en interaction constante. Ses cycles englobaient toutes les phases, tous les états d'âme.
La Vierge noire, considérée comme une étincelle de vie dans l'obscurité de la nuit cosmique, était un condensé de contraires et de contradictions, allant même jusqu'à expliquer la mort comme une future renaissance. Les Vierges noires étaient par conséquent les mystérieuses détentrices d'un message initiatique très ancien. Il n'est pas rare qu'on trouve sous les cryptes des cathédrales gothiques des grottes dolméniques, lieux de culte des anciens druides. Elles sont installées sur des intersections de courants telluriques, sacrés et divins, qui sont souvent symbolisés par un serpent. La terre, pour les prêtres celtiques, comme pour presque tous les anciens peuples païens, était un organisme vivant : elle était alimentée par une série d'artères et de veines qui se trouvaient en-dessous de la surface. Le tissu terrestre est par conséquent parcouru par une sorte d'énergie subtile que l'on pourrait qualifier de magnétique et que les druides appellent la Vouivre (le serpent chez les Celtes). Cette énergie souterraine en connexion avec les Dames noires pouvait jaillir du sol et se montrer soit bénéfique, soit néfaste pour l'organisme humain ; tout dépendait des circonstances.
Afin de renouveler leur relation fructueuse avec la terre, les Celtes avaient l'habitude de faire des pèlerinages vers des points névralgiques de la Vouivre, pour s'imprégner ainsi de ses influx bénéfiques et de faire le plein de nouvelles énergies. Parmi les plus grands points névralgiques, nous citerons Chartres (et sa célèbre cathédrale gothique), Le Puy et Avioth (à quelques km de Stenay).
Ses forêts sont ses cathédrales
Aujourd'hui, en beaucoup de ces hauts-lieux vénérables d'Ardenne et des Luxembourg, de Saint-Pirmin à Saint-Thibaut, comme du Bonlieu à Notre-Dame de la Forêt, comme de Compogne à Remagne, comme à Soy, comme à Marche, comme au Wachet, etc., des cultes subsistent bien suivis et intenses à certains moments particuliers de l'année.
Après de solides rebonds au XIXe siècle, des ermitages redeviendront bien vivants, attirants jusqu'à des foules, surtout après 1880 et jusque l'Entre-deux-guerres. Et même après : ainsi le dernier vénérable ermite de Saint-Thibaut, Gabriel Lardinois, mourra récemment en 1968.
En notre XXIe siècle naissant, bien plus, voilà qu'une relève se confirme, proche et ferme, sollide future renaissance, peut-être encore plus générale. On verra. Aujourd'hui, tant en Gaume (en la commune de Rouvroy) qu'en Ardenne (en la commune de Fauvillers) des ermitages discrets revivent ou sont nouvellement créés, à l'image d'autres au Grand-Duché de Luxembourg, en France, en Italie, en Suisse, ailleurs encore.
Ce réveil, peut-être n'apparaît-il pas très surprenant à qui réfléchit quelque peu. Qu'il soit chrétien ou pas.
Aujourd'hui, vers certains ermitages, plus "célèbres" que d'autres, beaucoup se rendent en touristes plus qu'en pélerins. Mais tous avec une âme imprégnée de nostalgie, parfois avec la tête pleine de racontars et de rumeurs sur ces ermitages et sur ces ermites qui ne lassent jamais indifférents. Mais au-delà de cette approche ? De cette démarche ? Et si ces "solitaires" avaient, parfois, raison ?
Les chevaux mythiques et légendaires possèdent souvent des pouvoirs merveilleux comme celui de parler, de traverser les eaux, de se rendre dans l'Autre Monde, les enfers et le ciel, ou de porter un nombre infini de personnes sur leur dos. Ils peuvent être aussi bons et ouraniens que mauvais et chtoniens. À travers le « mythe du centaure », exprimé dans la plupart des histoires mettant un cheval en scène, le cavalier cherche à faire corps avec sa monture en alliant l'instinct animal à l'intelligence humaine.
Le cheval a surtout une fonction de véhicule, c'est pourquoi il est devenu un animal chamanique et psychopompe, chargé d'accompagner les hommes dans tous leurs voyages. Allié loyal du héros dans les épopées, compagnon d'aventures infatigable du cow-boy, il est devenu un symbole de guerre et de domination politique au fil de l'Histoire, s'est fait maléfique par son association au cauchemar et aux démons, ou encore symbole érotique à travers l'ambiguïté de la chevauchée. Le cheval est familier des éléments, surtout de l'eau dont est issu le cheval aquatique connu des pays celtiques. L'air a donné le cheval ailé, connu tant en Grèce qu'en Chine ou en Afrique.
Le cheval pourrait avoir eu très tôt une place symbolique de premier plan puisqu'il est l'animal le plus représenté dans l'art préhistorique, privilégié depuis le XXXVe millénaire avant J.-C, bien avant sa domestication. Représenter le cheval davantage que d'autres animaux tout aussi (sinon plus) abondants était déjà un choix pour les hommes préhistoriques. En l'absence de preuves concrètes expliquant ce choix, toutes les interprétations restent possibles, du symbole de pouvoir à l'animal. Le cheval devient aussi un ancêtre totémique, plus ou moins divinisé.
Le symbolisme du cheval est complexe et multiple. Il n'est pas clairement défini puisque les auteurs attribuent des significations très diverses à cet animal, sans qu'une ne semble se détacher par rapport aux autres. Il connait tous types de rôles et de symbolismes, bénéfiques comme maléfiques, dans les histoires qui lui sont liées : monture dynamique et impulsive, il est associé à tous les points cardinaux, à chacun des quatre éléments, aux figures maternelles (Jung voit dans le cheval l'un des archétypes de la mère, parce qu'il porte son cavalier tout comme la mère porte son enfant) et paternelles (Freud relève un cas où le cheval est l'image du père castrateur), au soleil comme à la lune, à la vie comme à la mort, au monde chtonien comme ouranien. Dans sa plus lointaine perception symbolique, le cheval était inquiétant et chtonien, il s'est plus tard associé au soleil du fait de sa domestication. C'est le plus souvent un animal lunaire lié à la terre-mère, aux eaux, à la sexualité, au rêve, à la divination et au renouvellement de la végétation. Le cheval « est relié aux grandes horloges naturelles », et que toutes les histoires, de cheval solaire comme de coursier chtonien, ont en commun « l'effroi devant la fuite du temps ».